Tout sur la Zakat : 2ème partie

Publié le par Faty Islamia

La Zakat de la fin du jeûne (Zakatou l-fitr)

C'est une zakat sur le corps et non sur le bien.

Elle est un devoir pour chaque musulman s'il dispose de son montant en plus de sa propre charge et de la charge de ceux qu'il nourrit le jour de la Fête et la nuit qui le suit.

Son montant est de un sa^ de l'aliment de base le plus courant du pays.

Le sa^ du Prophète  Salla-llah allahi wa salam est l'équivalent de quatre moudd (mains jointes) pour des mains de taille moyenne.

Selon le Madh-hab de l'Imam Abou Hanifah, il est permis de payer l'équivalent avec de l'argent monnaie. Il correspond généralement à un peu moins de 4 euro.

Elle est donnée à un miséreux dans le besoin et qui a droit à la zakat.


Il est du devoir de l'homme de donner la zakat de la fin du jeûne (fitrah) de son épouse musulmane et de ses enfants qui ne sont pas pubères et de tout proche qui est à sa charge, c'est-à-dire ceux dont la charge est un devoir pour lui, par exemple les pères et mères.

Il n'est pas un devoir de payer la zakat de la fin du jeûne de quelqu'un qui est mécréant.

D'autre part, il n'est pas valable de donner la zakat de la fin du jeûne de l'enfant pubère sauf avec son autorisation. Que l'on fasse donc attention à cela car beaucoup de gens ne prennent pas ce jugement en considération et donnent la zakat de l'enfant pubère sans son autorisation.

Lors de l'acquittement de la zakat de la fin du jeûne, il est indispensable de faire l'intention lors du retrait de la part à verser. Le retrait, c'est mettre de côté la part qui va être donnée en zakat, par exemple en disant dans son c½ur : ceci est la zakat de mon corps. Ceci est conforme à la parole du Messager  Salla-llah allahi wa salam:

[rapporté par Al-Boukhariyy]: "Certes, les [bons] actes ne valent que par l'intention".

La zakat de la fin du jeûne devient un devoir avec le coucher du soleil du dernier jour de Ramadan, sur celui qui a vécu une partie de Ramadan et une partie de Chawwal. En conséquence, il est un devoir pour le tuteur de la payer sur le nouveau-né qui est né le dernier jour de Ramadan. C'est un devoir de la payer avant le coucher du soleil du jour de la Fête et il est interdit de la reculer plus tard que cela sans excuse. Il est permis de la donner à partir du début de Ramadan. Ce qui est préférable, c'est de la donner avant la prière de la Fête, pendant la matinée du jour de la Fête.

La Zakat sur les biens commerciaux et les bénéficiaires de la Zakat ( Aumône )



Sache mon frère musulman qu'il est obligatoire de donner la zakat sur les biens commerciaux acquis par transaction, si ceux-ci ont atteint le seuil (nisab) à la fin de l'année lunaire (hawl).

Le commerce, c'est l'échange de biens par la vente et l'achat, dans l'objectif de faire des bénéfices. A partir de la définition précisant que les biens sont acquis par une transaction, on exclut des biens commerciaux sur lesquels on doit la zakat ceux que l'on a obtenu gratuitement comme lorsqu'on a hérité de quelqu'un ou qu'on a reçu un don.


Parmi les conditions d'obligation de la zakat sur les biens commerciaux, il y a :


1) L'écoulement d'une année lunaire (al-hawl) : On évalue les biens commerciaux à la fin de l'année en fonction du naqd avec lequel ces biens ont été achetés. Le naqd est l'or ou l'argent métal.

Si les biens commerciaux ont été achetés avec de l'or, ils seront évalués en fonction de l'or, et si l'achat a été effectué avec de l'argent métal, ils seront évalués en fonction de l'argent métal. En revanche, si l'achat a été effectué avec autre chose que l'or ou l'argent métal, la détermination du seuil se fera en fonction du métal précieux, or ou argent métal, le plus répandu dans le pays. Ainsi, si le métal précieux le plus répandu dans le pays est l'or, la détermination du seuil se fera en fonction de l'or, et si c'est l'argent métal, alors ce sera en fonction de l'argent métal.

Si le seuil (nisab) est atteint, il est un devoir de verser la zakat, sinon il n'y a pas de zakat à verser. Le versement représente le quart du dixième des biens en question.

De plus, selon le madh-hab de l'Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l'agrée, le versement de la zakat doit se faire soit en or soit en argent métal. En revanche, selon l'Imam Abou Hanifah, que  allah l'agrée, il est valable de verser la valeur de la zakat en une monnaie quelconque. Il suffit aussi dans son école (madh-hab) de verser autre chose que la monnaie, c'est-à-dire de son propre bien commercial. Il est à savoir que selon lui, on évalue les biens commerciaux en fonction du métal précieux qui avantagera le plus les nécessiteux. La valeur des biens commerciaux est calculée en fonction du prix de vente aux client sur le marché. L'argent que dépense la personne pour satisfaire ses besoins ou qu'il donne en aumône au cours de l'année sera exclu du calcul des biens concernés par la zakat. Il en est de même pour ce qu'il prend parmi les biens pour son usage comme pour se nourrir, boire ou toute autre utilisation. Ceci aussi ne rentre pas dans le calcul de la zakat.

2) Une autre condition est que l'intention de faire le commerce ne soit pas interrompue au cours de l'année. Si l'intention est interrompue après l'écoulement d'une année lunaire, il devra verser la zakat de l'année écoulée mais pas celle de l'année à venir parce que ce bien n'est plus concerné par la zakat.

Ce qui fait partie des biens commerciaux et qui est sous forme de dettes est concerné par la zakat selon le madh-hab de l'Imam Ach-Chafi^iyy. Mais selon Abou Hanifah, on déduit le montant des dettes de la valeur des biens.

Il n'y a donc pas de zakat à verser sur la maison que le propriétaire possède et exploite en location, même s'il en possède plusieurs.

Il en est de même pour celui qui possède une voiture qu'il loue aux gens ou qu'il utilise pour lui-même, il n'y a pas de zakat à verser sur cela. De même pour les machines dans les ateliers pour le tissage, la couture ou autres, il n'y a pas de zakat à verser sur ces machines elles-mêmes, car elles n'entrent pas dans l'achat et la vente avec pour objectif de gagner.

Les bénéficiaires de la zakat

Il n'est ni autorisé ni valable de verser la zakat à d'autres personnes que les huit bénéficiaires que Allah a cités dans le Qour'an par Sa parole :


[Sourat At-Tawbah / 'ayah 60] ce qui signifie : "Certes la zakat est destinée aux miséreux, aux pauvres, à ceux qui travaillent au service de la zakat, aux nouveaux convertis dont le cœur est à raffermir, aux esclaves qui en ont besoin pour remplir leur contrat d'affranchissement, aux endettés qui ne peuvent s'acquitter de leurs dettes, aux combattants bénévoles pour Allah et au voyageur qui n'a pas ce qui lui permet d'atteindre sa destination ".

1- Les miséreux (al-fouqara') : il s'agit de ceux qui ne trouvent que la moitié de ce qui leur faut pour vivre, de ce qui est nourriture, logement et tout autre que cela de ce qui lui est indispensable en considérant ce qui est digne d'eux.

2- Les pauvres (al-maçakin) : il s'agit de ceux qui trouvent la moitié ou davantage mais moins que ce qu'il faut pour vivre, comme celui qui a besoin de dix mais ne trouve que huit.

3- Ceux qui travaillent au service de la zakat (al-^amilouna ^alayha) : il s'agit des personnes nommées par le calife, c'est-à-dire le sultan pour la collecter auprès de ceux qui ont les biens, et pour lesquels il ne les a pas rémunérés en contrepartie à partir de la trésorerie (baytou l-mal).

4- Les nouveaux convertis dont le cœur est à raffermir (al-mou'allafatou qouloubouhoum) : il s'agit des gens de faible foi parmi les musulmans comme s'ils étaient de nouveaux convertis qui ne se sont pas intégrés avec les musulmans. Alors il leur est donné de la zakat pour que leur volonté augmente. Ce peut être aussi des nouveaux convertis notables au sein de leurs peuples et on espère en leur versant la zakat que leurs semblables entrent eux aussi en Islam.

5- Les esclaves qui en ont besoin pour remplir leurs contrats d'affranchissement (fi r-riqab) : ce sont ceux qui ont conclu un contrat valable, c'est-à-dire qui ont conclu avec leurs maîtres que s'ils leur donnent tant d'argent, ils deviendront libres.

6- Les endettés qui ne peuvent pas s'acquitter de leurs dettes (al-gharimoun) : il s'agit de ceux qui se sont endettés pour quelque chose de licite ou ceux qui se sont endettés pour quelque chose d'illicite mais qui se sont ensuite repentis. Il est une condition pour qu'on leur donne de la zakat qu'ils soient dans l'incapacité de rembourser leurs dettes et que celles-ci soient arrivées à terme, c'est-à-dire que le moment de les payer soit arrivé.

7- Les combattants bénévoles pour Allah (fi-sabili l-Lah) : il s'agit des moujahidin volontaires qui ne reçoivent pas un salaire du compte des mercenaires à partir du fay' (entre autres des butins de guerre). Il leur est versé d'elle ce dont ils ont besoin pour accomplir le jihad et même s'ils sont riches, pour les aider dans la conquête.

8- Le voyageur qui n'a pas ce qui lui permet d'atteindre sa destination (ibnou s-sabil) : il s'agit du voyageur ou de celui qui désire entreprendre un voyage et qui est dans le besoin, c'est-à-dire qu'il n'a pas de quoi atteindre son but. On lui donne de la zakat pour couvrir le nécessaire, à condition que son voyage ne soit pas pour commettre quelque chose d'interdit.


Il n'est pas permis de verser la zakat à d'autres que ceux-là, comme de la donner pour construire une école ou des hôpitaux. Celui qui a fait cela, la zakat sur son bien n'est pas valable.

Il est une condition que celui qui prend de la zakat ne soit pas de la famille du Prophète  Salla-llah allahi wa salam, c'est-à-dire qu'il ne soit pas descendant de Hachim, l'arrière grand-père du Prophète ni de Al-Mouttalib le frère de Hachim.

Il est une condition aussi qu'il ne fasse pas partie de ceux qui sont à la charge obligatoire du donateur de la zakat, comme son père ou sa mère dans le besoin, ou comme ses enfants qui n'ont pas atteint l'âge de la puberté. Quant à ses enfants pubères, qui sont dans le besoin et qui remplissent les conditions des bénéficiaires légaux, alors le père peut la donner sur eux.

Sache mon frère musulman que parmi les règles concernant la zakat sur lesquelles sont unanimes les spécialistes de la jurisprudence de l'Islam, il y a celle qui précise que l'on ne peut pas la payer à quelqu'un qui a suffisamment de moyens pour vivre, c'est-à-dire qui n'est pas dans le besoin. C'est celui qui arrive à subvenir à ses besoins de base, à savoir les charges, les vêtements, les besoins et le logement. Par ailleurs, on ne peut pas la donner à celui qui a suffisamment de force pour travailler et pour gagner sa vie. Le Messager de  allah  Salla-llah allahi wa salam a dit [rapporté par Abou Dawoud dans As-Sounan ainsi que par d'autres. Ce hadith est sahih par l'unanimité des spécialistes de la transmission du hadith ] ce qui signifie : "Il n'est pas autorisé de la payer à celui qui a suffisamment de moyen pour vivre ni à celui qui a suffisamment de force pour gagner sa vie". La chari^ah ne fait pas de la zakat une aumône comme les autres. L'aumône qui n'est pas zakat peut être payée pour le pauvre et le riche.

Sache mon frère musulman que la zakat n'est pas destinée à toute œuvre de bienfaisance comme la construction des mosquées, des écoles et des hôpitaux. Quant à la parole de Allah ce qui signifie : "et pour les combattants bénévoles", le Messager de Allah a montré qu'elle ne concerne pas tout projet de bienfaisance et ce, d'après le hadith précité. Il nous a fait comprendre ^alayhi s-salam cette règle par le hadith en question. Le Messager de Allah est celui qui comprend les significations du Qour'an mieux que quiconque. Il n'est donc pas permis de la verser pour toute bonne œuvre, les bénéficiaires de la zakat étant uniquement les huit cités dans la 'ayah ce qui signifie : "Certes la zakat n'est destinée qu'aux miséreux ...".


Salam

Publié dans L'aumone : la Zakat

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S
Salam chère soeur en religion,j'aurais des questions pragmatiques à te poser.<br /> Merci de bien vouloir m'éclairer <br /> <br /> (QURAN,hadiths sahih,les 4 madhabs classiques uniquement comme sources privilégiées de référence)<br /> <br /> <br /> 1.Qu'en est-il du versement de la zakat pour une personne salariée classique (employée par une entreprise et rémunérée mensuellement)? <br /> <br /> D'après ce que je crois savoir,son montant se fixe à 2% de la somme épargnée durant l' année lunaire révolue.Est-ce juste? Y-a-t-il un seuil d'imposition?<br /> <br /> 2.D'autre part,<br /> Si épargne il n' y a pas alors on ne verse pas la zakat? Est-ce vrai?<br /> <br /> 3.Dois je également sortir la zakat de l'année n pour de l'argent épargné les années précédentes<br /> Ou bien est ce qu'une fois que le revenu d'une année à été purifié,celui- ci n'est plus assujetti à la zakat? Autrement dit le système est analogue à l'impôt sur le revenu<br /> <br /> 4.Qu'en est-il des personnes qui supportent un crédit (immobilier) ou qui épargent pour acquérir un bien immobilier? Je sais bien que le crédit est illicite mais on m'a dis par ailleurs que l'acquisition du 'soukoun' est une priorité pour le musulman.Le crédit est un mal nécessaire à défaut de banque islamique<br /> <br /> <br /> <br /> et Allah oua3lam<br /> <br /> <br /> Qu'en est -il des rentes?
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