La recherche du savoir est un devoir

Publié le par Faty Islamia

Sheikh Yusuf Al-Qaradawi:

Chaque musulman doit chercher à appronfondir sa compréhension de la religion. Il doit connaître de ses jugements ce qui lui est utile. Il est tenu d’acquérir une connaissance lui permettant de progresser sur le droit chemin et ce, afin que le vrai (haqq) et le faux (bâtil), le licite et l’illicite ne s’emmêlent pas dans son esprit.

C’est pour cela qu’une tradition prophétique nous apprend que :
 « La recherche du savoir est une obligation pour chaque musulman ».
Le terme "musulman" ici est générique ; il englobe aussi bien le musulman que la musulmane. À l’unanimité, la musulmane et le musulman ont la même obligation vis-à-vis de la science.


L’un des fléaux de cette époque, c’est que les gens ne veulent pas lire les ouvrages bénéfiques, et n’ont guère la patience de lire les livres originaux, au point que certains intellectuels ont appelé cette ère « l’ère du sandwich» Smiley


Le sage Loqmân dit à son fils :
 « Mon fils, tiens compagnie aux savants, et serre-toi à eux dans leurs assemblées, genou contre genou, car la science fait vivre les cœurs comme la pluie revivifie la terre morte ».


Le savoir qui revivifie les cœurs, c’est le savoir bénéfique, qui nous rappelle Dieu et l’Au-delà. C’est pourquoi plusieurs hadîths incitent les gens à participer aux réunions de dhikr (réunions de remémoration de Dieu). Ces réunions sont des jardins du paradis comme en témoigne le hadîth : « Si vous passez par les jardins du paradis, promenez-vous y. Ils (les compagnons) dirent : “Qu’est-ce, Ô Messager de Dieu ?” Il dit : “Ce sont les assemblées de dhikr ou les cercles de dhikr” ». (rapporté par At-Tirmidhî).

Ils dirent : Gloire et pureté à Toi!  Nous ne savons rien en dehors de ce que Tu nous as enseigné.  Car Tu es l'Omniscient, le Sage.
Sourate 2 - La Vache - Al Baqarah - Verset 32


Au Nom d'Allah le Clément le Miséricordieux

Lis, au Nom de ton Seigneur, qui a créé - Il a créé l'homme d'un caillot de sang - Lis, car ton Seigneur est le Très-Généreux - Qui a instruit au moyen du qalam ( plume ); - Il a enseigné à l'homme ce qu'il ignorait.
Sourate 96 - L'adhérence - Al-Alaq - Versets 1 à 5.


Le Messager d'Allah (PBSL) a dit:

«Les Anges étendent leurs ailes sur celui qui recherche le savoir et sont satisfaits de son oeuvre ».
Rapporté par An-Nessa'i et Tirmidhi

Abou Houreira (que Dieu lui accorde Sa satisfaction) a dit, j'ai entendu le Messager d'Allah dire:
« Dans le cas où quelqu'un vienne à vous, dans le but d'étudier, traitez-le avec déférence et estime, car c'est mon convive.»
Rapporté par Mouslim et AI-Boukhari

Question:

Chers savants, que la paix soit sur vous. Qui sont les savants aujourd’hui ? Est-il suffisant de posséder un diplôme islamique et d’être désigné comme étant un savant par les gens pour en être un ?
Que Dieu vous récompense.



Réponse du Sheikh Ahmad Kutty:

La voie vers la savoir est la même qu’autrefois. Comme l’Imâm Al-Bukhârî l’a dit : "La connaissance s’acquiert par l’étude". On demanda à l’Imâm Ibn Al-Mubârak comment apprendre la jurisprudence, il répondit : "Elle ne peut être apprise qu’en étudiant auprès des savants". Malheureusement, aujourd’hui, la science islamique a tellement peu de valeur que quiconque a lu un livre ou deux s’autoproclame expert en sciences islamiques.

Lorsqu’on interrogea l’Imâm Ash-Shâfi`î sur la manière de devenir un savant, il répondit : "Mon frère, il n’est possible d’atteindre la connaissance qu’en remplissant six conditions : l’intelligence, la passion, la persévérance, la subsistance, la guidance d’un professeur et des années dédiées aux études."

Les savants du passé étaient très vigilants quant au danger que représentaient les faux prétendants au savoir. Pour pallier à ce risque, ils formalisèrent le processus de reconnaissance des savants en mettant l’accent sur la ijâzah, une licence ou un certificat décerné par un (ou plusieurs) savant(s) à des étudiants, attestant qu’ils ont complété leur cursus ou leur étude de certains textes. Il y avait différents niveaux de ijâzah. Certaines ijâzâh étaient de simples certificats d’étude d’une ou deux références en particulier, tandis que d’autres attestaient d’un enseignement plus intensif. Il était entendu que seuls les gens ayant suivi une formation dans toutes les disciplines auxiliaires, avant de se consacrer exclusivement à l’étude de la jurisprudence, étaient habilitées à émettre des verdicts juridiques ou de discourir au sujet de la Loi et de la jurisprudence.

Ces ijâzah ainsi que le système universitaire figurent parmi les contributions de l’islam à l’humanité. Il est donc erroné de faire la distinction entre diplôme universitaire et ijâzah.

De même que toutes les ijâzah ne se valent pas, tous les diplômes universitaires dans le domaine des études islamiques ne sont pas du même niveau ni de la même nature. Une personne formée en lettres arabes est un linguiste, mais pas une autorité en jurisprudence. De même, un savant qui a étudié le Hadith est un simple savant du Hadith et ne peut guère être sollicité pour donner des verdicts juridiques.
Plus important encore, un diplôme de premier niveau est simplement une introduction au domaine, tandis que la spécialisation, qui implique plusieurs années consacrées à l’étude et à la recherche, est véritablement ce qui fait un savant. Il est malheureux de constater que certaines personnes ignorent la nécessité de se spécialiser.

Il est clair, après ces propos, qu’un savant ne l’est pas parce que les gens du commun le pensent ou parce qu’il s’est autoproclamé comme tel, mais par sa formation intensive auprès de savants reconnus dans le domaine en question. Les diplômes ou les habilitations constituent des attestations, étant donné qu’ils ont été décernés par des universités accréditées ou des instituts d’enseignement supérieur.


En conclusion, disons que la voie du savoir est toujours ouverte devant ceux qui ont de l’ambition, tout comme elle l’était pour les savants du passé. Une fois qu’une personne a acquis la formation nécessaire, l’immense trésor de l’héritage islamique en matière de jurisprudence ou d’autres disciplines s’ouvre devant elle. Elle acquiert alors la capacité de parler librement avec les plus hautes autorités et d’atteindre ses propres conclusions. Ainsi, ne limitez jamais la Miséricorde d’Allâh à une génération en particulier. La voie de la science est toujours ouverte pour les gens prêts à plonger dans l’océan. Mais souvenez-vous que celui qui plonge dans l’océan sans savoir nager se noie et périt !

salam alaykoum
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